SOS graphisme

SOS graphisme

illustration de Jack, blog danger école

Cet article fait suite à une petite formation libre d’une grapho-thérapeute sur les problèmes que peuvent rencontrer nos petits élèves en graphisme. Cela peut vous intéresser.

CONSTAT

15 à 20% des enfants sont dysgraphiques, et rencontrent 5 types de difficultés graphiques :

– la dysgraphie raide : la main est crispée sur l’outil

– la dysgraphie molle : l’écriture « s’écroule ».

– la dysgraphie impulsive : l’écriture est rapide, sans contrôle

– la dysgraphie maladroite ; on constate une certaine irrégularité des formes, de lignes; les lettres sont grandes ou petites. L’écriture est trop ou pas assez appuyée.

– la dysgraphie lente et précise : l’enfant a mal lorsqu’il écrit…

STADES

– préparation PS, MS (graphisme, motricité des doigts, ateliers Montessori)

Tout un travail autour de la précision des gestes doit être mis en place. Des outils comme les pinces à linge ou les comptines à doigts, peintures à doigts…. vont aider à travailler le mouvement des doigts. Je vous renvoie vers les blogs qui travaillent sur ces ateliers (FOFY→ donnez-moi votre lien

– stade pré-calligraphique de la GS au CP : il est préconisé d’apprendre à écrire au crayon à papier, de ne pas accrocher les lettres au tout début du parcours.

– stade calligraphique du CE1 au CM2 où un travail est mené sur la liaison des lettres, l’endurance d’écriture

– stade post-calligraphique du collège : les élèves vont s’adapter à des besoins de vitesse et modifier sensiblement leurs écritures.

LA BONNE TENUE DU SCRIPTEUR

Le pouce et le majeur pincent l’outil qui repose sur le majeur. Les deux doigts formant la pince sont au même niveau (pas de décalage entre les deux comme on peut le voir sur certains outils ergonomiques).

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L’index est  souple et mobile car c’est lui qui emmène l’ouverture ou non de la pince.

REMEDIATION/ASTUCES

1/ au niveau de l’écriture : il faut vérifier la formation des lettres.  Il n’y a que les lettres rondes (a, o, d, g, q) qui entraînent la levée du crayon. Toutes les autres lettres sont liées sans levée. Les points, les barres (du t) et les accents sont faits en fin de mot.

Attention : certains élèves ayant des troubles plus importants vont oublier de les faire en fin de mots. On peut alors leur proposer de les faire à chaque lettre ronde.

2/ au niveau du scripteur

L’outil doit être assez épais. Le caoutchouc à l’emplacement des doigts est idéal pour éviter que les doigts ne glissent ou transpirent. On peut aussi ajouter un caoutchouc  (photo 1) ou fabriquer un grip (photo 2).

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Les guide-doigts préformés n’aident pas toujours les élèves. Au contraire, ils peuvent les handicaper. Il faut les tester pour s’en rendre compte et ne pas hésiter à les mettre de côté s’ils s’avèrent peu efficaces.

Attention : Dans tous les cas, ils nécessitent une remédiation avec la présence de l’enseignant.

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Il existe de très bons stylos plumes préformés. Il faut éviter les mini-stylos plumes pour les grands (le bout du stylo ne peut alors pas reposer sur le coussin*).

Pour les crayons de couleur, il faut privilégier les gros (je parle pour les élèves de cycle 3 surtout). Il convient dans tous les cas de s’adapter à la morphologie de chaque enfant.

En CP, le crayon à papier HB est idéal (pas de H). Personnellement, je demandais les bics évolutions verts.

Attention aux stylos ergonomiques dont la place des doigts n’est pas toujours exacte.

3/ au niveau du bras

Les élèves travaillent sur l’horizontalité. Il s’agit d’aller vers la tenue de la ligne. Il n’est pas rare de les voir tourner la feuille vers la droite pour les droitiers et vers la gauche pour les gauchers. Cette position va favoriser le mouvement du bras horizontalement. Il ne doit pas y avoir de décalage au niveau du poignet, c’est tout le bras qui glisse.

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 Attention : un enfant qui ne tient pas la ligne a peut-être besoin de quelques séances d’orthoptie.

 4/ la chaise et la table.

La table doit être au niveau du nombril. Si elle est trop haute, les gestes de l’élève sont entravés.  Les pieds dans le vide ne favorisent pas une bonne tenue du corps. On peut ajouter un marche-pied. Lorsque les tables sont trop hautes, on ajoute alors un coussin.

5/ L’oeil directeur

Il faut vérifier l’oeil directeur d’un élève qui a des difficultés, surtout s’il est gaucher.

En effet, un gaucher dont l’oeil directeur est à gauche doit être placé à droite du tableau pour lui éviter les mouvements de têtes sans fin qu’il est obligé de faire pour recopier le texte au tableau.

Attention : pour connaître l’oeil directeur de l’élève, il faut faire un petit test : donner un rouleau en carton à l’élève qui doit regarder une cible à travers ce rouleau. Il s’agit de vérifier quel oeil est utilisé.

6/ Ecrire, écrire, écrire !

Pas de mystère, on écrit moins !

* * *

Si un élève a trop de difficultés (je ne parle pas de la dyspraxie qui nécessite d’autres aménagements), vous pouvez orienter les parents vers des grapho-thérapeutes.

* * *

Non, non, je ne veux pas leur faire de la pub, je ne fais que chercher des solutions pour aider nos petits élèves. N’hésitez pas à venir partager vos expériences sur le sujet , cela ne fera qu’enrichir nos pratiques.

Bon courage pour les deux derniers jours !

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8 commentaires à propos de “SOS graphisme”

  1. Merci pour tous ces renseignements. Moi aussi, je constate chaque année que de nombreux enfants éprouvent de réelles difficultés à écrire. D’où ma question : en CE2 ou en CM1, n’est-il pas trop tard pour rectifier la tenue du stylo et l’écriture? J’ai essayé des « soutiens » en graphisme, mais passée la séance, les élèves reprennent illico leurs mauvaises habitudes. Il faudrait être derrière eux sans arrêt. Mais là, c’est l’épuisement assuré (pour l’élève, j’entends), car un élève ne peut à la fois se concentrer sur ce qu’il doit faire et sur son geste graphique. Si quelqu’un a une suggestion, je suis preneuse.

  2. La graphothérapeute de mon fils a été remarquable. Position du corps par rapport à la table, au tabouret, position du bras, tenue du crayon, exercices de motricité des doigts. Puis verbalisation des lettres écrites. Le m c’est 3 ponts, « et un, et deux, et trois », le l, c’est « je monte et je gonfle la voile, et je descends », le t, c’est « je monte et je redescends par le même chemin », toutes les lettres sont verbalisées, écrites en gros, très gros d’abord puis progressivement sur des lignes plus petites. Pour mon fils qui était crispé sur l’outil, elle mettait une boule de pâte à modeler entre son index et le crayon pour le « forcer » à ne plus appuyer. Bref, pour un dysgraphique, il serait dommage de passer à côté des compétences de ces graphothérapeutes. Bémol, c’est une prise en charge non remboursée par la sécu, ni par la MDPH.

    • Bonjour, en effet, il est important de faire des dictées de graphisme en GS-CP pour que les retienne la formation des lettres. Nous avons de plus en plus d’enfants qui ne font pas la correspondance lettres imprimerie/cursive. En formation, on nous a conseillé de décomposer les lettres un maximum.
      Bon courage à tous !

  3. Merci pour vos messages très intéressants.. Je n’ai pas de meilleures solutions, si ce n’est d’être derrière les enfants,
    adapter, adapter au cas par cas….
    :Smile:

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